Le rétrécissement de la carotide (ou sténose carotidienne) peut être découvert au décours d'un accident vasculaire cérébral, dont il peut être responsable, ou sur un examen, le plus souvent échodoppler, fait pour un autre motif.
Au-delà d'un certain degré de sténose (70 %), il convient, afin de réduire les risques d'AVC, de traiter ce rétrécissement, le plus souvent après un examen d'imagerie.
Le traitement est chirurgical.
Il peut se faire sous anesthésie locorégionale (vous restez éveillé(e)), ou sous anesthésie générale. Cet aspect de la prise en charge sera discuté avec vous et les anesthésistes afin de vous proposer la modalité qui vous correspond le mieux.
La prise en charge se fait à la clinique, lors d'une courte hospitalisation de 48 ou 72 h. Le retour se fait habituellement directement à domicile.
Ci-après extrait fiche remise au patient
A quoi sert l'artère carotide ?
Le cerveau est irrigué par quatre artères.
Il existe deux artères carotides et deux artères vertébrales droites et gauches.
Ces artères se réunissent à la base du cerveau, à l’intérieur du crâne, et distribuent le sang à la totalité du cerveau.
Dans la majorité des cas, lorsqu’une artère se sténose (rétrécit) progressivement le réseau de suppléance se développe et assure une oxygénation normale du cerveau.
Quelle lésion est à l'origine du rétrécissement (sténose) de l'artère carotide ?
La maladie athéromateuse est à l’origine de l’immense majorité des lésions carotidiennes.
La plaque athéromateuse consiste en une accumulation dans la paroi de l’artère de lipides (graisses), de glucides (sucres), de tissus fibreux et de dépôts calcaires.
Cette plaque peut se compliquer en se fracturant à l’intérieur de l’artère ce qui peut entraîner soit une embolie cérébrale soit une occlusion de l’artère.
Ces plaques athéromateuses se développent surtout au niveau des bifurcations en raison des turbulences du flux sanguin.
Chez l’homme la bifurcation carotidienne est située au niveau du cou, de chaque côté, environ 2 cm plus haut que la pomme d’Adam.
La maladie athéromateuse est favorisée par les facteurs de risque cardio-vasculaire : tabac, hypertension artérielle, anomalies lipidiques (cholestérol, triglycérides), diabète.
Comment se traduit une sténose carotidienne ?
La sténose carotidienne peut être asymptomatique (ne donner aucun symptôme) et découverte au cours d’un examen médical par votre médecin généraliste ou par un médecin spécialiste (angiologue, cardiologue) ou lors d’un examen (par exemple une échographie faite pour voir la glande thyroïde).
La sténose carotidienne peut être symptomatique avec des manifestations regroupées sous le terme d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
Il peut s’agir d’un accident transitoire régressant sans séquelle en moins de 24 h ou d’un accident constitué entraînant des séquelles plus ou moins importantes.
Les manifestations cliniques sont en rapport avec la localisation et l’importance du territoire cérébral atteint :
Existe-t-il une alternative au traitement chirurgical ?
Dans tous les cas, un examen écho-doppler a permis de voir le rétrécissement et de chiffrer le degré de sténose. Seules les sténoses serrées doivent bénéficier d’un traitement chirurgical.
Le bilan préopératoire peut être complété par un angioscanner ou par une angio-IRM (Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire).
Ces examens permettent de confirmer les données de l’écho-doppler, donner l’anatomie des carotides et visualiser les artères intracrâniennes et l’état du cerveau.
Pour les sténoses carotidiennes modérées ou moyennement serrées (pour lesquelles aucune intervention chirurgicale n’est nécessaire) et après l’opération (pour les sténoses serrées) la prescription d’un traitement médical anti-agrégant plaquettaire (Aspirine, Plavix) est la règle.
Cette thérapeutique a prouvé son efficacité : diminution des Accidents Vasculaires Cérébraux de plus de 20 % et des Infarctus du Myocarde de 30 %.
Le bénéfice de la chirurgie carotidienne a été clairement affirmé par plusieurs grandes études européennes et américaines.
La chirurgie n’est généralement envisagée que lorsque le rétrécissement de l’artère est supérieur à 70 %.
Elle permet de réduire le risque d’accident vasculaire cérébral de 80 % pour les rétrécissements symptomatiques et de 50 % pour les atteintes asymptomatiques.
La lutte contre les facteurs de risque vasculaire par des mesures hygiéno-diététiques et médicamenteuses permet d’espérer la stabilisation des lésions.
Quelles sont les modalités de l'intervention chirurgicale ?
L’intervention est pratiquée au bloc opératoire sous anesthésie générale ou sous anesthésie locorégionale (anesthésie de toute la région opérée au niveau du cou).
Le médecin anesthésiste vous précisera les modalités, les avantages et les risques de la technique choisie.
L’intervention de base est l’endartériectomie : elle consiste à enlever la plaque athéromateuse en clivant la paroi de l’artère.
L’incision cutanée, d’une dizaine de cm, est située sur la face latérale du cou.
L’artère " nettoyée " est ensuite refermée par une suture, avec utilisation éventuelle d’une petite pièce prothétique (patch) si l’artère est de petit calibre afin de ne pas la rétrécir par la suture.
Si les lésions sont plus importantes, un pontage est parfois réalisé. L’incision est refermée sur un drain aspiratif.
La durée de l’hospitalisation est habituellement de 48 heures, avec passage en unité de soins intensifs les 12 à 24 premières heures pour une surveillance tensionnelle et neurologique accrue.
En l'absence de complication, cette chirurgie est bien tolérée et ne nécessite peu ou pas de soins postopératoires.
A la sortie, un traitement antiagrégant plaquettaire est poursuivi.
Vous serez revu en consultation par votre chirurgien 3 à 6 mois après votre sortie du service avec un écho-doppler de contrôle effectué par votre angiologue.
Cet examen permet de contrôler la qualité du geste chirurgical, de surveiller la cicatrisation de l’artère opérée et de surveiller l’évolution de l’artère carotide de l’autre côté.
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Dans cette rubrique : Chirurgie carotidienne
A quoi sert l'artère carotide ?
Quelle lésion est à l'origine du rétrécissement (sténose) de l'artère carotide ?
Comment se traduit une sténose carotidienne ?
Existe-t-il une alternative au traitement chirurgical ?
Docteurs Maryse Fleury (RPPS : 351 772 033)
Jacques Le Du (RPPS : 100 026 507 51)
Téléphone : 02 99 25 34 10
Adresse : Hôpital Privé Sévigné
35510 Cesson-Sévigné